Originaire du Périgord, j’ai grandi au sein de la « Ferme de Ribeyrolles », une exploitation agricole spécialisée dans les semences paysannes et dont la priorité est le respect de la biodiversité. Depuis des années, elle met en place, en collaboration avec des associations, une approche durable de l’agriculture, en s’opposant notamment aux lobbyistes agricoles. Mon œuvre confronte deux mondes : celui de la biodiversité cultivée et celui de la population urbaine. Elle se compose de deux projections vidéos l’une à coté de l’autre. Ces tableaux mouvants sont composés d’images filmées qui dialoguent ensemble. Je rassemble d’une part des images d’archives de l’exploitation paysanne, et d’autre part des images récentes de la ferme de Ribeyrolle, où s’ajoutent progressivement des individus divers qui déambulent à l’intérieur. Dans cet espace visuel, se mélangent des paysages dépeuplés et des personnes les traversant sans prendre conscience de l’environnement qui les entoure. J’interroge ainsi les liens sociaux inhérents à ces deux territoires : les rencontres humaines en campagne suscitent davantage d’intérêt que celles qui se produisent dans l’espace citadin, où le flux incessant des croisements est marqué par une grande ignorance des individus entre eux. Le décalage entre la ville et la vie à la campagne, je l’ai toujours ressenti. Grâce à ce projet, je trace enfin un trait d’union entre deux parties de moi-même qui me semblaient ne jamais pouvoir se fédérer. En confrontant ces univers, urbains et ruraux, j’interroge l’importance de la mixité.
Dans cette installation , j’ai choisi de présenter mes différentes vidéos de manière séparée, les dispersant dans l’espace pour créer une expérience immersive. Plutôt que de les regrouper sur une seule piste, j’ai souhaité offrir aux spectateurs une approche unique, où ils peuvent se plonger dans chaque vidéo individuellement. Ces vidéos sont des mises en scène inspirées de trois univers distincts : le monde futuriste, la nature et le psychédélique. Chaque univers propose une esthétique et une atmosphère singulières et absurde. j’ai voulu susciter un voyage sensoriel pour le spectateur, le transportant d’un univers à l’autre, guidé par le son et les images qui surgissent dans l’espace. Le son joue un rôle crucial dans cette expérience, accentuant les émotions véhiculées par les images. Il permet de guider le spectateur à travers les différents mondes.
Dans cette installation, j’ai travaillé sur mes vidéos qui sont des mises en scène inspirées par des objets du quotidien. L’idée était de mettre en avant ces objets que nous utilisons quotidiennement, qui nous semblent banals et sans intérêt particulier, afin de les valoriser en les utilisant de manière absurde, en les plaçant dans des mises en scène hors contexte. Des personnages effectuent en boucle des gestes très simples, poussant ainsi l’absurdité de la scène.
J’ai souhaité travailler mes images et mes mises en scène de manière à mettre en avant cette génération des réseaux sociaux, où tout va très vite, où l’information est diffusée en continu, et où notre capacité de concentration est réduite. Ce qui nous interpelle ce sont des vidéos au format très court avec des visuels accrocheurs.
Pour renforcer cette idée d’images visualisées sur les réseaux sociaux, j’ai diffusé mes vidéos sur différents écrans, ordinateurs, tablettes, téléphones, etc.
Le visiteur déambule autour des écrans et peut mettre lecture et pause sur les vidéos à sa guise. L’idée est que petit à petit tous les sons soient activés afin de créer une cacophonie dans l’espace, accompagnée de cette profusion de vidéos tournant en boucle.
